Présentation et capitalisation des résultats du travail de la CFLEDD

Présentation et capitalisation des résultats du travail de la CFLEDD

Il s’est tenu, à Kinshasa du 25 au 26 Janvier 2019 dans la salle de réunion Saint Pierre CLAVERE dans la commune de la Gombe à Kinshasa, l’atelier de présentation et de capitalisation des résultats du travail de la Coalition des Femmes Leaders pour l’Environnement et le Développement Durable « CFLEDD » dans le cadre de son « projet de reconnaissance des droits d’accès et de tenure foncière et forestière des femmes en RDC. L’atelier a consisté à présenter et à capitaliser les acquis du projet mené par la CFLEDD en vue d’enrichir le draft zéro de sa note de position sur les droits de tenure foncière et forestière des femmes.

Cet atelier a été ouvert par la Présidente du Conseil d’administration Nene Mainzana, qui dans son mot d’ouverture, a d’abord remercié les différentes parties prenantes de leur présence à ces assises. Elle a ensuite, apprécié l’engagement des acteurs qui accompagnent la CFLEDD dans son combat, avant de rappeler que c’est depuis 2016 que la CFLEDD s’est engagée dans le processus de valorisation et de reconnaissance de droits des femmes dans la gestion des ressources naturelles.

La Coordonnatrice Nationale, Dorothée LISENGA a, de son côté,  présenté les résultats des dialogues multi-acteurs au Sud Kivu. Dans son exposé, elle a relaté toutes les péripéties des différents dialogues que la CFLEDD a menés à Lemera et à Miti centre dans cette entité politico-administrative.              Dorothée Lisenga a précisé que les activités additionnelles du projet de plaidoyer sur les droits de  tenure foncière et forestière de la femme sous l’appui de RRI, font suite aux deux missions de dialogue multi acteurs se sont effectuées dans la même province.

Après d’autres dialogues ayant abouti à la promulgation d’un édit signé par le gouverneur de l’Equateur, Boloko Bolumbu et publié au journal officiel, la CFLEDD a poursuivi son action dans la province de Mai- Ndombe, jusqu’à atteindre les méandres de la province du Sud-Kivu, et les deux sites qui ont été choisis à savoir, le centre de Lemera, chefferie de Bafuiruiro dans le territoire d’Uvira de Bafuiriro et à Miti centre dans le territoire de Kabare chez les shi.

La chargée de programmes, Chouchouna Losale a fait l’économie du contexte du projet et de résultats des dialogues  tenus à l’Équateur.

Parlant du projet proprement dit, elle a déclaré que cette initiative s’est inspirée de  la volonté politique de la RDC de s’être inscrite, depuis 1980, dans le processus relatif à la promotion de la femme partant de la Déclaration Universelle des Droits de l’homme. Cet instrument, a noté Chouchouna Losale, consacre le principe d’égalité entre les hommes et les femmes dans ses deux premiers articles.

Malgré ce début de volonté politique à faire prévaloir l’intégration effective du genre dans les politiques et programmes de développement du pays, a-t-elle déploré, les femmes sont toujours victimes et participent faiblement au processus de prise de décision et de formulation des politiques publiques. La sensibilisation et la formation de 120 femmes de deux  provinces de l’Equateur et de Mai- Ndombe sont notamment les différentes activités et les résultats obtenus.

Les résultats de projet pour 2017 qui ont été atteints sont :

  • Les 120 femmes de 2 provinces sont formées et sensibilisées ;
  • Les hommes et les chefs coutumiers ont compris l’importance des droits d’accès et de propriété à la terre aux femmes ;

Les points de vue des femmes sont exposés aux autorités politico administratives provinciales et locales, les députés provinciaux de toutes les deux entités ci-haut citées.

Au cours de l’année 2018, d’autres résultats ont été obtenus. Il s’agit de projets d’édits provinciaux dont celui de l’Equateur qui a été publié au journal officiel et déposé à la Coordination nationale de Réforme Foncière (CONAREF),pour le cas de l’Equateur, tandis que pour le Maindombe, la proposition de l’avant projet d’édit a été déposée à l’assemblée provinciale.

Les espaces des terres acquises coutumièrement par héritage ou par achat des femmes ont été cartographiées et les cartes validées par toutes les communautés à la base de trois provinces concernées.

Quant au draft zéro de la note de position sur la reconnaissance des droits fonciers des femmes, il a été déposé au bureau du groupe en charge d’élaboration d’une nouvelle politique foncière.

Suzanne Linyonga facilitatrice de la CFLEDD a présenté les résultats des dialogues du Kongo Central notamment le rapport d’activités et le draft de l’avant- projet d’édits. Selon Suzanne Linyonga, sa mission avait pour objectif d’élargir les dialogues dans la province du Kongo Central et de déposer les recommandations auprès des autorités politico- administratives pour mettre en place les projets d’édits provinciaux en la matière dans lesdites juridictions.

Les activités, a- t- elle rappelé, ont été réalisées dans les quatre territoires de la province du Kongo Central notamment Madimba, Mbanza Ngungu, Seke Banza et Tshiela.

Les dialogues multi acteurs  ont réuni les femmes, les hommes et les chefs coutumiers ainsi que les autorités politico administratives en place pour un plaidoyer commun en faveur de la femme et de la tenure foncière.

Les participants à ces rencontres ont, à l’issue des de ces dialogues, recommandé que les informations relatives à  la situation de la tenure foncière  qui prévaut dans la province soient transmises auprès des autorités politico- administratives.

Et elle a conclu pour à ce terme : En conclusion,  a-t- elle dit, les conflits fonciers au niveau du Kongo Central sont dus aux problèmes liés à la démographie galopante, au système coutumier conformément au régime matriarcat, à l’héritage à partager entre les enfants et à la décentralisation, au niveau de connaissances des communautés locales en matière de foncier et au  déplacement forcé des celles-ci.

Le consultant interne de la CFLEDD, Trésor Bondjembo, a planché sur l’ébauche de la note de position de la CFLEDD sur la réforme foncière. Sa présentation  a comporté cinq points à savoir, « Pourquoi les femmes comptent-elles dans le processus de la réforme foncière? »,  « Quelles sont les obligations de l’État dans le processus de rédaction de la nouvelle politique et de la loi foncières, et d’où proviennent ces obligations ? », « Accords internationaux et régionaux engageant la RDC,  Obligations émanant du cadre national juridique et stratégique, « Le contexte : un sommaire des problèmes », « Des solutions concrètes, basées sur les expériences acquises », « Conclusion et recommandations ».